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Notre-Dame de Pontmain 1871 – 1872

C’est arrivé le 17 janvier 1871. L’invasion allemande déferle vers la Loire. Le village de Pontmain, cinquante kilomètres au nord de Laval, est menacé.

Peu avant dix-huit heures, Jeannette, une jeune dame, apporte à la famille Barbedette des nouvelles des soldats. Eugène en profite pour faire la pause et observer « les signes dans le temps » : le ciel est limpide, étoilé, et la neige couvre les toits. Tout à coup, qqch l’intrigue et l’attire : du côté de la Grande Ourse, au-dessus du toit de la maison voisine, voici une silhouette humaine : robe bleue parsemée d’étoiles d’or ; un sourire dans le ciel ; les mains de cette femme sont un geste d’accueil. Eugène est saisi et déconcerté : « Je la regarde, et elle me regarde », dira-t-il. Elle semble heureuse de le voir.

Arrivent deux filles de l’école. Elles voient et battent des mains, joyeuses « Oh ! la belle Dame ! »

On avertit le curé : l’abbé Guérin. Il arrive inquiet, avec sa gouvernante munie d’une lanterne. La prière s’est déjà improvisée.

Les voyants signalent alors : (quelque chose se fait). Un cadre s’est formé autour de l’apparition, orné de quatre bougies à l’intérieur. Une petite croix rouge est apparue à l’endroit du cœur. Il y a maintenant plus de cinquante personnes : « Voilà qu’elle devient triste » dit Eugène.

Une banderole apparaît dans le ciel, horizontalement.
«Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, Mon Fils se laisse toucher.»
tout à coup un nouveau signe : les enfants le décrivent : « Un grand crucifix apparaît dans le ciel. Notre-Dame le tient devant elle, à deux mains, légèrement incliné. Une croix d’environ 40 centimètres », ont-ils évalué. En haut, un écriteau est fixé : « JESUS-CHRIST » ; rouge, couleur du sang versé durant la Passion et aujourd’hui dans la guerre qui déferle. La foule chante ! C’est le moment le plus poignant. La tristesse devient plus profonde sur le visage de l’apparition. Une étoile monte dans le ciel. Elle vient allumer successivement les quatre bougies. Notre-Dame salue cette lumière d’un nouveau sourire.

Il est environ vingt heures trente : « Faisons tous ensemble la prière du soir », demande le curé. Pendant l’examen de conscience, une dernière phase commence. Les enfants la décrivent au fur et à mesure : Un grand voile blanc apparaît aux pieds de la Vierge. Il monte lentement devant elle et la cache progressivement, de bas en haut.

Chacun rentre chez soi, dans le recueillement et l’espérance. L’angoisse de la guerre s’est évanouie. Les Allemands ne viendront pas jusqu’à Pontmain. Tous les soldats du village reviendront successivement sains et saufs. La joie est profonde et discrète.
Les voyants devenus prêtres ou religieux ont servi toute leur vie, fidèlement et sans éclat, sans que cela motive un procès de béatification pour aucun.

Le jugement des autorités est positif.
Dès lors, le pèlerinage se développe. On construit la chapelle. La fréquentation, avant tout diocésaine, s’étend à l’échelle nationale et même internationale. Des pèlerins allemands y viennent régulièrement, jusqu’à ce jour. Plus de 200 000 pèlerins viennent chaque année.