Notre-Dame de l’Ile Bouchard
du 8 au 14 décembre 1947
France
Du 8 au 14 décembre 1947, quatre fillettes témoignent avoir vu la Vierge Marie dans l’église romane Saint-Gilles de l’Île-Bouchard, village de Touraine. À dix reprises elle s’entretient avec elles. Elle leur demande de prier pour la France au bord de la guerre civile, et leur promet du bonheur dans les familles.
L’événement
Jacqueline Aubry, 12 ans, Jeanne Aubry sa sœur, 7 ans, et Nicole Robin, 10 ans, vont prier à l’église sur le chemin de l’école un peu avant 13 heures, la classe reprenant à 13h30. Pour cette fête de l’Immaculée Conception, les Sœurs qui font la classe avaient recommandé aux enfants de prier tout spécialement la Sainte Vierge.
Les 3 enfants entrent dans l’église et dans la nef du bas-côté gauche disent un « Je vous salue Marie » devant la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elles vont ensuite s’agenouiller devant l’autel de la Sainte Vierge et commencent à réciter une dizaine de chapelet. Voilà qu’elles voient la Sainte Vierge avec à son côté un ange qui la contemple, un genou plié à terre. Les 3 enfants se précipitent dehors pour inviter d’autres enfants à venir : deux suivent dont Laura Croizon, 8 ans, qui verra aussi « la belle Dame »
Les enfants
Jacqueline Aubry (1935-2016), l’aînée des quatre voyantes, a été guérie de sa myopie et d’une conjonctivite purulente: « Vous ne porterez plus de lunettes », lui avait dit la Sainte Vierge. Il est arrivé fréquemment à des pèlerins de la rencontrer dans l’église Saint-Gilles, en train de faire les bouquets ou le ménage. Elle ne se faisait pas reconnaître, même si on lui demandait où était Jacqueline Aubry !
Nicole Robin (1937-2018) est cousine germaine de Jacqueline et Jeannette. Ses parents, catholiques pratiquants, sont fermiers. Les jours d’école, elle déjeune chez les Aubry. Mariée et mère de trois enfants, elle a vécu à côté de Saumur une vie ordinaire de chrétienne engagée dans sa paroisse. Elle parlait à ses proches de ce qu’elle avait vécu, invitant parfois des amis à l’accompagner à L’Ile-Bouchard pour les pèlerinages du 8 décembre, mais de manière très discrète.
Laura Croizon (1939-1999) est née dans un milieu très défavorisé et vit en face de la pâtisserie Aubry. Sa famille est aidée matériellement par les Aubry et les religieuses prennent Laura Croizon dans leur école par charité. Après les évènements de 1947, le Chanoine Ségelle juge bon de soustraire Laura à un milieu familial peu propice à la vie chrétienne. Laura a été très éprouvée durant sa vie : santé très précaire, équilibre fragile, misère matérielle, vie matrimoniale difficile. Malgré tout elle a toujours conservé sa foi et son amour de la Sainte Vierge, gardant jusqu’à la fin sur son cœur une image de Notre-Dame de la Prière.
Jeannette Aubry (1940-2011), petite soeur de Jacqueline, parlera peu de ce qu’elle a vécu mais le gardera toujours dans son cœur et participera fidèlement aux pèlerinages du 8 décembre ainsi qu’aux événements importants concernant Notre-Dame de la Prière. Adulte, elle vit à Paris où elle exerce les métiers d’ambulancière, puis d’informaticienne et revient passer ses congés à L’Ile-Bouchard.
Les faits et les témoignages
1 – Dix apparitions ( des visions) de la belle dame que les autres membres de la paroisse présents dans l’église ne voient pas comme à Lourdes en 1857 ou bien à Medjugorje en Croatie.
2 – Un dialogue s’installe entre les 4 fillettes et la « dame » qui leur demande de prier pour les pécheurs et pour la France qui est au bord de la guerre civile. Aussi, elle dit qu’elle donnera du bonheur dans les familles.
3 – Une guérison soudaine
Jacqueline Aubry, la fillette la plus âgée, qui deviendra institutrice plus tard, est guérie d’une conjonctivite purulente, d’un strabisme et de la myopie le jeudi 11 décembre. La famille et son entourage sont témoins de cette guérison spectaculaire. La veille, la belle dame l’avait avertie de cette guérison.
4 – Un rayon de soleil inattendu.
Le dernier jour des apparitions, le ciel est gris et très bas ! un vif rayon solaire illumine quelques minutes l’église sombre et vient éclairer le chœur de la chapelle où sont les 4 voyantes. Ce rayon a été vu dans la campagne environnante.
Les messages
Notre-Dame de la prière
La Vierge Marie apprend progressivement aux enfants et à la foule à prier : le signe de croix, lent et majestueux; le Je vous salue récité ou chanté; le chapelet peu à peu, l’invocation O Marie conçue sans péché et le Magnificat. Marie a comme institué une véritable école de prière durant toute la semaine des évènements. L’adoration eucharistique est également mise en valeur quand la Vierge et l’ange s’effacent devant le Saint Sacrement exposé. Et la louange, avec le Magnificat brodé sur sa robe; et chanté à sa demande par la foule le dimanche.
La tendresse d’une mère
Elle se montre une mère très humaine et proche de ses enfants, soucieuse de leur témoigner sa tendresse. Elle embrasse la main des fillettes, donne sa main à embrasser. Elle leur sourit sans cesse, embrasse et bénit les bouquets de fleurs qu’elles lui offrent le dernier jour.
La prière pour la France
Marie intervient avant tout pour sauver la France, ces jours-là « en grand danger » de guerre civile. A la prière des petits enfants, la situation se dénoue le mardi, la reprise du travail est effective le vendredi. Mais la France est toujours « en grand besoin », moral et spirituel : prier pour elle aujourd’hui reste une nécessité. Plus largement, on vient aussi de plus en plus de l’étranger prier à Saint Gilles pour son propre pays.
La prière pour les pécheurs
Marie, Immaculée, demande que l’on prie pour les pécheurs. Elle indique qu’il faut pour cela également « faire des sacrifices » : pensons en particulier aux petits sacrifices quotidiens de notre orgueil, de nos énervements, de nos critiques. Elle propose aux fillettes d’embrasser la croix de son chapelet, geste par lequel elle nous invite à notre tour à accepter et à offrir nos épreuves ; en les associant au sacrifice de la Croix pour le salut du monde. Elle demande aussi à la foule le dernier jour de réciter une dizaine de chapelet les bras en croix.
Le bonheur dans les familles
Marie déclare : « Je donnerai du bonheur dans les familles ». C’est un engagement personnel de sa part (« Je ») et une promesse pour l’avenir (l’emploi du futur). Aujourd’hui, plus encore qu’à l’époque, les personnes sont en quête d’un bonheur
familial qui n’est plus évident ni naturel. Elles viennent à L’Île-Bouchard rechercher paix, consolation, guérisons, solutions auprès de Marie qui a promis de veiller sur chacune de nos familles humaines. Plus largement aussi, Marie promet le bonheur pour nos familles spirituelles (communautés, mouvements, paroisses, diocèses).
La bénédiction des vocations
Le dimanche, Marie approuve d’un signe de tête la demande de bénédiction des prêtres, des activités apostoliques et de nouvelles vocations (pour la Touraine). L’Île-Bouchard est devenu depuis un lieu privilégié d’éveil et de soutien des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Tous les évènements se déroulent d’ailleurs dans l’église paroissiale, témoignant de l’amour de Marie pour l’Eglise, qu’elle exprime par son respect et sa tendresse pour les prêtres présents.
L’annonciation
Toute la semaine a pour cadre la scène de l’Annonciation, rappelée par la présence constante de l’ange Gabriel et de la grotte (de Nazareth) et à présent fixée par les statues. Marie a tenu à nous mettre ainsi en relation permanente avec son oui au plan du salut, pour nous aider à notre tour à dire oui au Seigneur dans toute notre vie. Laissons aussi la phrase de l’ange Gabriel à la fin de l’Annonciation : « car rien n’est impossible à Dieu » retentir à nos oreilles et nous redonner confiance en la toute-puissance du Seigneur dans nos vies.
Degré de reconnaissance
Les apparitions de l’Ile-Bouchard n’ont pas reçu de reconnaissance officielle mais l’Evêque du diocèse en a fait un endroit du culte marial et même désigné comme des églises jubilaires en encourageant la fréquentation.
Les apparitions de Notre Dame de l’Ile Bouchard sont donc très bien accréditées.